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Plumes et pinceaux, BMJD
5 février 2019

Deux familles décomposées : La prière de Bernard DELZONS

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La Prière
Quand Farid rejoignit la chambre du Lieutenant, elle était vide. Il rangea les habits du lieutenant après avoir brossé sa tenue. Il ne savait plus quoi faire. Il s’assit sur son lit et remarqua une feuille de papier. IL n’y avait rien d’écrit dessus, mais en la retournant il vit un dessin et, pas de doute, c’était lui qu’on avait dessiné ; au bas de la page, il y avait un nom qu’il avait appris à déchiffrer : Félicien.
Celui-ci avait commencé à lui apprendre à lire et à écrire le français, cela lui permettrait de lui laisser des messages. En échange, il avait demandé à Farid de lui apprendre l’arabe.
Farid était perturbé, Ce n’est pas dans sa culture de représenter les personnes. En même temps, il se sentait flatté d’autant que c’était ressemblant. Il le vérifia en se regardant dans la glace quand il alla prendre sa douche. Il accrocha le dessin au-dessus de son lit. Puis repensant à ces dernières vingt-quatre heures, il décida de remercier Allah. Il avait apporté un petit tapis de prières et commença à réciter les versets qu’il connaissait.
Il n’avait ni vu, ni entendu Félicien arriver. Quand il l’aperçu, il se figea, devint écarlate, Mais avant qu’il ait eu le temps de se lever, Félicien avait posé sa main sur son épaule, lui faisant signe de continuer. Il s’installa à ses côtés à genou et lui-même selon le rite de sa propre religion, il fit une prière pour sa famille, puis, il se releva discrètement et ressortit.
Quand il revint, Farid était assis par terre. Félicien lui expliqua qu’ils n’avaient pas la même façon de prier, mais qu’ils vénéraient le même Dieu, et qu’il ne voyait aucun inconvénient à ce qu’il le fit dans la chambre. Il le mit cependant en garde en disant que tous les Français ne pensaient sans doute pas comme lui.
Là-dessus, il lui donna ses ordres pour le lendemain et ils commencèrent leur leçon de langues. Félicien disait une phrase en français, Farid la répétait puis s’il avait compris il la traduisait en arabe et c’était Félicien qui reprenait. Chacun écrivait les phrases apprises. Pour l’arabe Félicien utilisait les lettres latines d’autant plus que Farid ne savait pas écrire l’arabe. Sa langue maternelle était le berbère qu’il avait appris avec sa mère. Il avait appris l’arabe à l’école coranique, mais c’était essentiellement oral.

 

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